Le Plan Épargne Retraite (PER) est devenu un sujet incontournable pour les Français soucieux de préparer leur avenir financier. Créé par la loi PACTE en 2019, ce produit d’épargne a rapidement gagné en popularité, mais il reste encore méconnu et parfois complexe à appréhender. Cet article vous propose un tour d’horizon complet du PER en 2024, en s’appuyant sur les dernières données et recommandations des experts.
Le PER, c’est quoi exactement ?
Le PER se décline en deux formats : individuel et collectif (en entreprise). Il permet aux souscripteurs de choisir entre une sortie en rente ou en capital au moment de la retraite.
Voici les différents types de PER :
- PER Individuel (PERIN) qui est ouvert à tous et peut être souscrit auprès d’un établissement financier ou d’un assureur. Il a remplacé le PERP et le contrat Madelin, qui ne sont plus disponibles depuis le 1er octobre 2020. Les épargnants peuvent transférer l’épargne accumulée sur ces anciens contrats vers un PERIN.
- PER Collectif (PERCOL) qui est un plan d’épargne à long terme destiné aux salariés. Il permet d’économiser durant la période d’activité pour obtenir un complément de revenu à la retraite, avec l’aide de l’entreprise. Le PERCOL a succédé au Perco, et les entreprises peuvent transformer les anciens Perco en PER d’entreprise collectif.
- PER Obligatoire (PERCAT) qui est un plan d’épargne retraite d’entreprise obligatoire, ouvert à tous les salariés ou à certaines catégories de salariés. Ceux concernés doivent obligatoirement souscrire à ce placement. Il succède aux contrats article 83 et offre des avantages fiscaux. Les droits du PERCAT sont transférables vers les autres types de PER.
Quels sont les avantages du PER ?
Le PER est un produit d’épargne est particulièrement apprécié pour ses avantages fiscaux. Les versements effectués sur un Plan Epargne Retraite sont déductibles du revenu imposable, ce qui permet de réduire sa facture fiscale.
De plus, les conditions de déblocage des fonds sont adaptées à des situations spécifiques, comme l’acquisition d’une résidence principale ou des cas de force majeure (décès, invalidité, surendettement, etc.).
Prenons un exemple concret : si vous versez 1 000 euros sur un PER et que vous êtes imposé à 30 %, vous réduisez votre impôt de 300 euros. Si votre taux d’imposition est de 41 %, vous économisez 410 euros, et 450 euros si vous êtes imposé à 45 %. Ces avantages fiscaux rendent le PER particulièrement attractif pour les contribuables fortement imposés.
Quelles sont les conditions de sortie du PER ?
Le PER offre plusieurs options de sortie, permettant aux épargnants de choisir la modalité qui leur convient le mieux au moment de la retraite.
- Sortie en capital : les épargnants peuvent choisir de récupérer leur épargne sous forme de capital, en une seule fois ou de manière fractionnée. Cette option est disponible pour les PER alimentés par des versements individuels volontaires ou par l’épargne salariale.
- Sortie en rente : la sortie en rente permet de recevoir un revenu régulier à la retraite. Cette option est obligatoire pour les versements obligatoires réalisés par l’entreprise ou le salarié dans le cadre d’un PERCAT.
- Déblocage anticipé : dans certains cas exceptionnels, il est possible de débloquer son épargne avant l’âge de la retraite. Les motifs de déblocage anticipé incluent l’invalidité, l’expiration des droits au chômage, le surendettement, la cessation d’activité non salariée suite à une liquidation judiciaire, le décès du conjoint ou partenaire de PACS, et l’achat de la résidence principale (hors PERCAT).
Vous l’avez compris, le PER se présente comme un outil flexible grâce à ses différentes modalités de versement et de sortie. Toutefois, il est essentiel de bien comprendre les spécificités de chaque type de PER et de choisir celui qui correspond le mieux à sa situation personnelle et professionnelle. Retrouvez également tous nos conseils pour préparer votre retraite sur notre site !
PER en 2024 : un succès grandissant mais des défis à relever
Selon une mission d’information examinée par la Commission des finances de l’Assemblée nationale, le PER séduit de plus en plus de Français. En effet, les encours totaux sont passés de 5,9 milliards d’euros en janvier 2020 à 108,8 milliards d’euros en mars 2024. Cette croissance impressionnante témoigne de l’intérêt croissant des particuliers pour ce produit d’épargne, qui permet de mettre de l’argent de côté jusqu’à la retraite.
Cependant, malgré ce succès, le PER n’est pas encore accessible à tous. Les ménages modestes, en particulier, peinent à y souscrire en raison de la complexité de sa fiscalité et du manque d’incitations fiscales adaptées. Les rapporteurs de la mission d’information, Charles de Courson et Félicie Gérard, soulignent également la nécessité de simplifier le dispositif pour le rendre plus compréhensible pour les épargnants.
Vers un PER plus accessible en 2025 ?
Pour améliorer l’accessibilité du PER, les rapporteurs de la mission d’information ont formulé plusieurs recommandations.
Ils proposent notamment des ajustements fiscaux ciblés pour les ménages modestes, comme l’instauration d’une contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus de remplacement à l’intégralité de la rente issue d’un PER.
Ils suggèrent également de rendre obligatoire la mise en place d’un PER d’entreprise collectif (PERECO) dans les entreprises de plus de 11 salariés, sans que l’employeur et le salarié ne soient tenus d’y réaliser des versements.
Dans tous les cas, le Plan Épargne Retraite reste un outil puissant en 2024 pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux significatifs. Les recommandations des experts et des parlementaires pourraient permettre de lever les obstacles actuels et de faire du PER un produit d’épargne incontournable pour tous. Pourquoi pas dès 2025 ?